Le but de ces
rencontres
est de réunir des mathématiciens de divers
horizons autour des séries formelles arithmétiques. Par cela, nous
entendons principalement les E-fonctions
et
G-fonctions de Siegel,
qui
sont régies en particulier par des équations différentielles
linéaires, et leurs
analogues régies par des équations aux q-différences et aux
différences. L'étude des ces séries prend sa source dans des
questions
d'arithmétique (par exemple, nature des valeurs en des points
algébriques) et elle utilise naturellement des outils classiques
d'arithmétique (analyse diophantienne et analyse p-adique). Cependant, cette
étude
se ramifie dans de nombreuses directions qui seront abordées à des
degrés divers lors de ces rencontres : automates finis, diagonales
de
fractions rationnelles, équations différentielles fuchsiennes,
séries
Gevrey, séries génératrices en combinatoire et physique, etc.
Les personnes
intéressées par ces rencontres sont priées de contacter
l'un des organisateurs. Les orateurs seront :
Boris
Adamczewski (CNRS, Lyon), Jean-Paul Allouche (CNRS,
Paris
6), Alin
Bostan
(INRIA, Rocquencourt), Frits Beukers
(Utrecht), Gilles
Christol (Paris 6), Gilles Damamme (Caen),
Lucia Di
Vizio
(CNRS, Paris 6), Stéphane
Fischler (Paris-Sud),
Jacques-Arthur
Weil (Limoges), Changgui Zhang (Lille 1).
En préambule des
rencontres, le matin du mardi 6 septembre, Eric Delaygue soutiendra à sa
thèse
de
doctorat sur les Propriétés
arithmétiques des coefficients de Taylor des applications miroir.
Tous les exposés auront lieu en
salle
04 de l'Institut Fourier. Pour venir à l'Institut Fourier
depuis la gare de
Grenoble, il faut prendre le tram B direction GIÈRES,
PLAINE DES SPORTS jusqu'à l'arrêt "Bibliothèques
Universitaires". Le billet s'achète et se composte sur le quai
(et non pas dans le tram). Descendre à l'arrêt "Bibliothèques
Universitaires". l'Institut Fourier est le bâtiment vers lequel
se dirige le tram avant de tourner à droite pour marquer cet
arrêt.
Aller jusqu'à l'extrémité arrière du quai puis traversez les
rails. Vous vous trouvez alors en face du Restaurant "Martins
Café",
que
vous devez contourner par la gauche. Une fois derrière, vous voyez
les bâtiments de l'Institut Fourier, situé au 100 rue des maths.
La
salle 04 est au rez-de-chaussée. En
cas de besoin, vous pouvez contacter l'accueil de l'Institut
Fourier au 04 76 51 46 56. Un plan est disponible ici.
- Boris Adamczewski : Coefficients
nuls de séries formelles et équations diophantiennes
Dans cet exposé, nous nous intéresserons
aux
séries formelles f(t_1
,
.
.
.
,
t_d) de d
variables à coefficients dans un corps K
de caractéristique non nulle et
qui sont algébriques sur le corps des fractions rationnelles K(t_1,...,t_d).
Plus
précisément,
il s'agit de décrire l'ensemble des indices (n_1
, . . . , n_d) appartenant à N^d
pour
lesquels
les
coefficient
d'indice
correspondant
de f(t_1
, . . . , t_d) est nul. Je
présenterai un résultat indiquant que de tels ensembles peuvent être
reconnus par des automates finis. Je discuterai ensuite de quelques
applications arithmétiques de cet énoncé. Il s'agit d'un
travail commun avec Jason Bell.
Nous nous
proposons de survoler quelques propriétés des séries formelles à
coefficients dans Q ou
dans un corps fini F qui sont algébriques sur
Q(X), respectivement sur F(X).
Au passage seront évoqués le théorème d'Eisenstein-Heine, le
théorème
de Chomsky-Schützenberger, le théorème de Christol, des
démonstrations
« élémentaires » de transcendance pour des valeurs des fonctions
de
Carlitz, et les développements en fraction continuée de certaines
de
ces séries (pour lesquels la meilleure source reste les travaux de
Lasjaunias).
Nous conclurons par deux « rêves » :
l'un concerne la question de pouvoir généraliser
le théorème de Christol à une caractérisation
« combinatoire » des séries (sur un corps fini)
algébriquement indépendantes ; l'autre la recherche
d'une définition des séries D-finies (ou holonomes) à
coefficients dans un corps fini qui soit « pertinente » et qui ait
une
interprétation combinatoire.
- Frits Beukers : Transcendence
of
values of E-functions
revisited
The word
E-function stands for
power
series expansions in one variable which
carry a great deal of similarity with the ordinary exponential
function. They were introduced by C. L. Siegel in the 1920's in
his
work
on transcendence of values of Bessel functions. A. B. Shidlovsky
formulated an elegant theorem which transfers the
algebraic independence of E-function
values
to
the
functions
themselves.
In
the
present
lecture
we
will
show
how
Y.
André's
ideas
on
E-functions yield a
refined version of Shidlovsky's theorem, which
also proves a conjecture by Nesterenko and Shidlovsky.
- Alin Bostan : Symbolic Analysis
for
Lattice Path Combinatorics
We give an overview of a recent line of
research showing how several problems of enumerative combinatorics
can
be systematically solved using an experimental-mathematics
approach
combined with modern computer algebra algorithms. We describe the
computer-driven discovery and proof of structural properties and
closed
forms for generating functions coming from enumeration of lattice
walks
with small steps in the quarter plane. The results are taken from
several joint works with Frédéric Chyzak, Philippe Flajolet, Mark
van
Hoeij, Manuel Kauers, Lucien Pech and Karol Penson.
- Gilles Christol : Calcul du rayon
de convergence p-adique
de
l'exponentielle d'un polynôme
Nous présentons un algorithme (en cours
d'implantation) pour calculer le rayon de convergence p-adique de l'exponentielle
d'un
polynôme. Cet algorithme permet calculer la fonction "rayon de
convergence" de l'équation différentielle y'=f.y pour toute fraction
rationnelle f. Le
résultat se
présente sous forme d'un arbre.
- Gilles Damamme : Transcendance
d'un
analogue de la constante de Catalan dans un corps de séries
formelles
On définit sur un corps fini F des caractères χ et des séries L de
Dirichlet
dans la même optique que pour la fonction zêta de Carlitz. Pour
certains caractères associés à des polynômes à coefficients dans F de degré 1, L(1, χ) représente un analogue
de la
constante de Catalan. Je prouve dans ce cas que L(1, χ) est transcendant.
- Lucia Di Vizio : Modules
différentiels de type G
et le
théorème de Chudnovsky en plusieurs
variables
Je vais présenter les résultats fondamentaux
sur les
modules différentiels de type G
de plusieurs variables, notamment le
théorème de Chudnovsky et les résultats de régularité pour les
modules
différentiels globalement nilpotents.
- Stéphane Fischler : Valeurs de
G-fonctions
Soit α
un nombre
réel, qui est la valeur en un point algébrique d'une G-fonction (au
sens de Siegel). On montre que α
peut s'écrire F(1), où F est une
G-fonction à coefficients
rationnels dont le rayon de convergence peut
être choisi arbitrairement grand. Comme application, on montre
aussi
que les quotients de telles valeurs sont exactement les nombres
qui
peuvent s'écrire sous la forme lim a_n/b_n, où sum_{n>=0} a_n
z^n et
sum_{n>=0} b_n z^n sont des G-fonctions
à
coefficients
rationnels.
Cela
répond
à
une
question
de
Tanguy
Rivoal,
avec
qui
ce
travail
est
en
commun.
- Jacques-Arthur Weil : G-fonctions et mécanique
statistique
- Changgui Zhang : Sur le
comportement modulaire du produit infini (1-x)(1-xq)(1-xq^2)(1-xq^3)...
Soit
q=exp(2iπτ),
Im(τ)>0, x=exp(2iπξ)
dans C et (x;q) ͚
=prod_{n>= 0}(1- xq^n). Soit (q,x) --> (q',u(q) x)
la
substitution modulaire donnée par q'=exp(-2iπ/τ)
et u(q) = exp(2iπξ/τ)/x.
Le but de l'exposé est d'étudier le comportement modulaire du
produit infini (x;q) ͚ ,
c'est-à-dire de comparer la fonction définie par (x;q) ͚
à celle par (u(q) x;q') ͚
. Inspiré par les travaux de Stieltjes sur des séries
semi-convergentes, nous sommes parvenus à une formule analytique
explicite pour le rapport log(x;q) ͚
/(u(q) x;q') ͚ au
moyen
du dilogarithme complété par une intégrale du type Laplace,
cette dernière ayant une série divergente dans son développement
de Taylor en log q=0. Ceci nous permet d'obtenir une expression
reliant (x;q) ͚ à
sa
transformée modulaire (u(q) x;q') ͚
et qui contient essentiellement les formules modulaires
connues pour la fonction eta de Dedekind, la fonction theta de
Jacobi
et aussi pour certaines séries de Lambert. Parmi d'autres
applications, on remarquera que nos résultats permettent
d'interpréter une formule de Ramanujan comme une expression
convergente pour le produit infini (x;q) ͚
.